Se fouler la cheville à cause d’une chaussure inadaptée sur un chantier n’a rien d’une fatalité. Les règles du jeu sont claires : vous tenez à vos pieds, alors il va falloir penser normes et protection. Dans le BTP ou même lors de travaux à la maison, la sécurité ne se négocie pas. Les équipements spécifiques, tenues comprises, s’imposent pour limiter les risques. Parmi ces indispensables, les chaussures de sécurité tiennent le haut du pavé. Encore faut-il qu’elles répondent à des exigences précises, sans quoi vos orteils ne sont pas à l’abri. Quelles sont ces normes qui font la différence ? Voici ce qu’il faut retenir.
L’importance du port des chaussures de sécurité
Chaque travailleur doit compter sur des équipements de protection individuelle, les fameux EPI, pour éviter les accidents professionnels. Ces dispositifs sont conçus pour limiter les menaces qui pèsent sur la santé et l’intégrité physique sur le lieu de travail.
Le port de ces protections ne se fait pas au hasard. L’employeur a la responsabilité de fixer des règles précises et de former ses équipes pour leur faire comprendre ce qui se joue, au-delà de la simple obligation. Sur un chantier, porter des chaussures de sécurité ne relève pas du choix personnel. C’est une règle à suivre. Pour ceux qui cherchent la fiabilité, il peut être pertinent de choisir une chaussure de sécurité efficace.
Les normes de sécurité EN 20345
En France, la norme EN ISO 20345 encadre le port des chaussures de sécurité. Elle regroupe différents niveaux de sécurité : SB, S1, S1P, S2, S2P, S3, S4, S5 et SBH. La norme SB marque le point de départ : elle impose des matériaux capables de résister à l’abrasion et à la déchirure. Les principales exigences ? Une semelle antidérapante, une coque qui protège contre un écrasement de 1500 kg et qui absorbe un choc jusqu’à 200 joules.
Selon le contexte et les besoins, il existe différentes formes de chaussures adaptées. Pour y voir plus clair, voici un aperçu des options disponibles :
- des chaussures de sécurité hautes, pour un maintien renforcé ;
- des chaussures de sécurité basses, qui misent sur la souplesse ;
- des bottes de sécurité montant sous le genou, utiles par temps humide ;
- des boots à mi-mollet pour un compromis protection-mobilité ;
- et des cuissardes de sécurité pour les environnements les plus exigeants.
Au fil du temps, des normes complémentaires sont venues s’ajouter à la SB. Elles répondent à des besoins spécifiques, que ce soit en matière de confort, de longévité ou de protection renforcée. Les fabricants rivalisent d’ingéniosité pour proposer des modèles adaptés à chaque situation de risque.
Les normes spécifiques aux chaussures de sécurité
Pour que la sécurité soit au rendez-vous, le choix des chaussures ne se fait pas à la légère. Certaines normes méritent une attention particulière, selon l’environnement de travail.
La norme S1
Dans les milieux secs, la norme S1 s’impose. Les chaussures en cuir qui y répondent doivent être antistatiques, absorber l’énergie au niveau du talon et garantir une bonne résistance aux hydrocarbures et aux huiles minérales grâce à la caractéristique FO. C’est le minimum pour évoluer sereinement sur sol sec.
La norme S1P
La norme S1P cible elle aussi les environnements secs, mais avec une exigence supplémentaire : la protection contre la perforation. Les chaussures S1P, toujours fermées à l’arrière, combinent antistatisme, absorption d’énergie au talon, résistance aux huiles et hydrocarbures, et surtout une semelle anti-perforation. Résultat : vous avancez l’esprit tranquille, même là où clous et débris traînent au sol.
La norme S2
Pour affronter l’humidité, la norme S2 entre en scène. Les chaussures concernées sont antistatiques, hydrofuges, résistantes aux huiles minérales et limitent la pénétration de l’eau. Elles absorbent aussi l’énergie au talon. Concrètement, la S2 reprend les critères de la S1 et y ajoute une tige imperméable (WRU). Un choix pertinent pour ceux qui travaillent dehors ou dans des environnements humides.
La norme S3
Quand l’humidité devient constante et que les risques de perforation s’ajoutent, la norme S3 prend le relais. Elle combine toutes les qualités de la S2 et ajoute une semelle résistante à la perforation. Des chaussures taillées pour les terrains difficiles, où rien n’est laissé au hasard.
Les normes additionnelles
Des exigences supplémentaires viennent compléter ce dispositif pour répondre à des situations encore plus spécifiques. Voici quelques normes additionnelles à connaître :
- La norme SRA, pour une adhérence renforcée sur sols en céramique mouillés avec détergent
- La norme SRB, pensée pour les sols métalliques ou recouverts de glycérine
- La norme SRC, qui cumule les avantages SRA et SRB
- La norme HRO, dédiée à la résistance à la chaleur de contact
- La norme CI, pour l’isolation contre le froid
La norme SRA
Dans les zones glissantes, la norme SRA garantit une semelle antidérapante efficace sur les sols en céramique recouverts d’eau et de détergent. C’est un atout pour garder l’équilibre là où les glissades sont fréquentes.
La norme SRB
Sur les sols métalliques ou couverts de glycérine, la norme SRB fait la différence. Les semelles adhérentes prévues par cette norme limitent le risque de glissade, même dans des conditions extrêmes.
La norme SRC
La SRC combine les protections SRA et SRB. Vous profitez ainsi d’une adhérence optimale, que le sol soit en céramique, en métal, humide ou gras.
La norme HRO
Certains métiers exposent à des températures élevées. La norme HRO prévoit des semelles capables de résister à un contact direct avec une chaleur pouvant atteindre 300 °C. Indispensable sur des chantiers où la température grimpe vite.
La norme CI
Le froid aussi peut devenir un adversaire. Avec la norme CI, les semelles isolantes protègent vos pieds même dans des environnements où la température descend jusqu’à 10 °C.
Choisir une paire de chaussures de sécurité adaptée, c’est donner à ses pieds la meilleure chance de sortir indemnes de chaque journée de travail. Au final, chaque norme a son terrain de jeu, chaque modèle sa mission : à chacun de faire le bon choix selon la réalité de son métier. Là où certains voient une simple paire de chaussures, d’autres savent qu’il s’agit de leur meilleure alliée pour rentrer chez eux sans encombre.

